Foukori Ibrahim, un député de Diffa, la capitale régionale de l’est du Niger, a révélé mercredi lors d’un débat au Parlement, une situation sécuritaire inquiétante dans cette partie du pays. Toutes les écoles et dispensaires y ont été fermés le long de la frontière avec le Nigéria à cause de la menace du groupe islamiste armé nigérian Boko Haram.
Cette fermeture a entraîné des rumeurs d’attaques imminentes de Boko Haram. Une véritable psychose est en train de se répandre au sein de la population, particulièrement au vu des dernières avancées de la secte islamiste. En plus de la localité nigériane de Malam Fatori, très proche du Niger et qu’ils contrôlent depuis début octobre, les combattants islamistes se sont emparés lundi de Damasak, une ville du nord-est du Nigéria frontalière du Niger. La seule raison qui empêche encore les islamistes d’étendre leur emprise à l’est du Niger est la rivière Komadougou Yobé qui sépare les deux pays. Mais l’inquiétude n’en demeure pas moins grande d’autant plus que cette rivière entamera sa période d’étiage en mars prochain, ce qui devrait en faciliter la traversée.
L’important dispositif sécuritaire déployé depuis des mois par l’armée nigérienne pour prévenir des incursions islamistes ne suffit pas à rassurer la population. Ce dispositif a été mis en place après les violents combats début mai dernier, les premiers du genre, qui ont opposé sur le territoire du Niger des membres de Boko Haram aux forces de sécurité nigériennes près de Chétimari, une localité située à une vingtaine de Diffa, à plus de 1 500 kilomètres de la capitale Niamey.
Le Premier ministre nigérien Brigi Rafini qui assistait au débat dans le Parlement a promis des mesures dès la semaine prochaine en faveur des élèves pénalisés par ces fermetures d’écoles. Ils devraient être réaffectés dans des établissements ouverts. Le cas des réfugiés en provenance du Nigéria qui ont fui les violences provoquées Boko Haram, dont le nombre est estimé par les Nations unies à environ 105 000, devrait également être examiné.