La milice d’auto-défense centrafricaine “anti-Balaka” a annoncé lors d’une assemblée générale tenue samedi dernier à Bangui, qu’elle allait déposer les armes afin de devenir un mouvement politique.
A l’issue de ce rassemblement, il a été décidé que ce groupe s’appellerait désormais « Parti Centrafricain de l’Unité et du Développement (PCUD). Ce changement, qui se préparait depuis plusieurs mois, intervient alors que la Centrafrique s’apprête à organiser en 2015 des élections devant marquer la fin de la transition assurée depuis janvier 2014 par la présidente Catherine Samba de Panza.
« Nous nous engageons à aller de l’avant,en tant que des personnes responsables et soucieuses d’un avenir meilleur pour la République Centrafricaine et son peuple », a déclaré Patrick Ngaissona, le coordonnateur du mouvement anti-Balaka, devant un parterre de diplomates et de représentants du gouvernement. « A partir d’aujourd’hui, aucun membre des anti-balaka ne doit faire usage de ses armes, pour quelque raison que ce soit. Nos armes doivent toutes êtres enterrées », a-t-il ajouté, soulignant que « toute personne qui violerait l’accord de paix serait poursuivie devant la justice ». Toutefois, il n’a pas précisé le candidat éventuel du PCUD aux élections de 2015.
Le mouvement anti-Balaka, composé majoritairement de chrétiens, avait pris les armes en septembre 2013, afin de s’insurger contre le groupe rebelle musulman Séléka, qui multipliait les exactions contre les civils, depuis sa prise de pouvoir en mars 2013. Les affrontements entre les deux groupes ont fait plusieurs milliers de victimes. Après la démission du leader de la Séléka, Michel Djotodia en janvier 2013, les violences s’étaient poursuivies, avant de connaître une certaine accalmie ces derniers temps. Cependant, le pays demeure fragile sur le plan politique, avec une forte présence des rebelles Séléka dans le nord, où se sont réfugiés des milliers de musulmans.