Les forces de sécurité camerounaises ont renforcé le dispositif de sécurité dans la ville de Maroua, située à l’Extrême-Nord du pays, après l’attentat-suicide qui y a fait samedi au soir 21 morts et plus de 70 blessés.
Tout au long de la nuit qui a suivi l’attentat-suicide, les services de police ont multiplié les opérations. Sur dénonciation de suspects par les populations, des ratissages ont eu lieu dans des quartiers entiers. Plusieurs interpellations ont été effectuées notamment dans le canton Balassa, à une vingtaine de kilomètres de Maroua. Des fouilles de la ville et de larges mesures d’identification des habitants sont prévues. Les autorités locales ont annoncé l’arrivée imminente de 300 à 400 gendarmes en renfort pour intensifier les opérations de police. Les enfants de rue sont également visés, les derniers attentats dans la ville ayant été commis de « jeunes » filles. Les policiers et les gendarmes vont veiller à les tenir éloigner des places publiques. Les autorités comptent beaucoup sur la coopération de la population. Les renseignements des habitants doivent aider à l’identification des terroristes et des kamikazes parmi les citadins et les autorités encouragent la multiplication des comités de vigilance et interdit les regroupements dans les points de rencontre, comme les bars et les mosquées, au-delà de 18h.
La ville de Maroua a été la cible de plusieurs attentats en une semaine. Mercredi, avant l’attentat-suicide de samedi dont le kamikaze serait une jeune fille d’une dizaine d’années, une double-attaque, là également menée par des jeunes filles de moins de quinze ans et qui a coûté la vie à 13 personnes, avait ensanglanté la ville. Cette série d’attentats n’est toujours pas revendiquée mais, pour tous les observateurs, l’empreinte des islamistes de Boko Haram, devenu Etat islamique en Afrique de l’Ouest, est indéniable.