En première ligne dans la coalition régionale mise sur pied au début de l’année, le Tchad a lancé une vaste opération militaire sur des îles du lac Tchad contre les insurgés islamistes nigérians de Boko Haram qui s’y sont repliés ces derniers mois.
Environ 1 000 hommes des forces de sécurité et de défense tchadiennes auraient été positionnés pour occuper toutes les îles et neutraliser Boko Haram. Une source sécuritaire tchadienne a rapporté l’interception par les forces maliennes hier dans la matinée d’éléments de Boko Haram en fuite à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Baga Sola, l’une des principales villes tchadiennes du lac. De violents combats se poursuivaient dans la zone hier en fin d’après-midi. Un premier accrochage samedi à Midi Koutou, une île du lac, avait fait six morts et 15 blessés parmi les éléments de Boko Haram et un soldat tchadien tué. Les combattants de Boko Haram auraient enlevé dans leur fuite un nombre indéterminé de femmes et d’enfants. Une source proche des autorités locales a assuré que presque 90% des habitants des îles tchadiennes du lac Tchad ont été évacués vers la terre ferme depuis deux semaines « à la demande du gouvernement tchadien ».
Malgré la mobilisation des armées du Tchad, du Nigéria, du Cameroun et du Niger, les combattants de Boko Haram ont multiplié les attaques sanglantes et les attentats suicides contre ces pays. Depuis dimanche, sept personnes ont été tuées, dont trois décapitées, dans l’Extrême-Nord du Cameroun lors d’attaques menées par Boko Haram. Parallèlement aux lourdes pertes qu’ils ont subies avec l’opération militaire générale contre eux, l’intensification des attaques des islamistes dans la région depuis l’investiture fin mai dernier du président nigérian Muhammadu Buhari ont fait plus de 800 morts.