Libye: les pays occidentaux imposent graduellement le gouvernement d’union

Les pays occidentaux sont déterminés à soutenir le gouvernement d’union nationale libyen, un appui réclamé par le premier ministre Fayez al-Sarraj et aussitôt entendu par la Grande-Bretagne, la France et l’Espagne qui ont envoyé leurs ambassadeurs en Libye jeudi pour une visite collective, plus d’un an et demi après l’avoir quitté à cause de l’insécurité.

Geste symbolique qui attend d’être concrétisé par la réouverture des ambassades, cette visite n’en est pas moins révélatrice de la volonté des pays européens de mettre fin au chaos libyen, devenu une menace régionale imminente.

En tête des priorités, aider le gouvernement d’union nationale issu de l’accord de Skhirat (Maroc) et parrainé par l’ONU, à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire libyen. Un défi difficile à relever à brève échéance au vu de la situation de division dans laquelle se trouve la Libye, dont le territoire est partagé entre divers groupes armés.

Mais les pays occidentaux ne perdent pas espoir pour autant et poursuivent la coordination avec le gouvernement afin d’étendre l’autorité des institutions de l’État. L’objectif est d’obtenir le ralliement du Parlement de Tobrouk qui contrôle l’est de la Libye, et d’empêcher la montée en puissance des groupes liés à l’organisation  terroriste « Etat islamique ». Ces derniers contrôlent la ville côtière de Syrte (Centre).

La visite mardi 12 avril du chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni, en Libye où il s’est entretenu avec Fayez al-Sarraj, s’inscrit dans ce cadre. Le jour même, une cinquantaine de pays et d’organisations internationales étaient réunis en Tunisie voisine avec le même objectif.

Les pays représentés privilégient toutefois d’agir sur le plus urgent, à commencer par la reprise des services publics de base. Il s’agit de mettre fin aux coupures d’électricité dont les libyens souffrent depuis plusieurs mois et d’améliorer les services de santé.

Des objectifs qui ne peuvent être atteints sans la relance des exportations pétrolières, source quasi exclusive de devises pour le pays.