Six mois après l’accord entre le Nigeria et le Maroc pour la construction d’un gazoduc, conclu dans le sillage de la visite du roi Mohammed VI au Nigeria, les deux pays passent à l’étape de la concrétisation.
Lors d’une cérémonie officielle présidée lundi à Rabat par le Roi Mohammed VI, le Maroc et le Nigeria ont conclu un mémorandum d’entente visant à lancer la construction d’un pipeline reliant les deux pays en passant par une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest.
« C’est un projet de développement qui aura un impact sur plusieurs secteurs, dont le tourisme, la santé et l’agriculture. Il est signé entre deux pays mais touchera plus de 300 millions d’habitants », a souligné le ministre des Affaires Etrangères marocain Nasser Bourita. Une déclaration faite devant une forte délégation d’officiels et d’opérateurs économiques nigérians, conduite par le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama.
Long de plus de 5 000 kilomètres, ce pipeline permettra à terme au Nigeria d’exporter du gaz vers le nord du continent, tout en permettant d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest.
Il s’agit pour le Maroc d’un objectif économique mais aussi politique, qui ouvre la voie au Royaume de concrétiser son ambition panafricaine. Les IDE marocains en Afrique de l’Ouest ont connu une augmentation exponentielle au cours des dernières années, au point que le Royaume est devenu le premier investisseur dans plusieurs pays de la région.
Les banques, les assurances, les Télécoms, le BTP représentent désormais le fer de lance de la stratégie marocaine en Afrique de l’Ouest. Durant la cérémonie de lundi, le Maroc et le Nigeria ont également signé un accord pour le renforcement des capacités de production et de distribution des engrais au Nigeria.
Ce projet a également son importance sachant que le Maroc, premier exportateur mondial de phosphates, cherche à mettre en œuvre son savoir faire dans ce domaine au service d’une coopération Sud-Sud solidaire en Afrique.