Les violences ont de nouveau frappé le sud du Kordofan. Samedi, un bombardement ayant visé le village de Komo a coûté la vie à au moins quarante personnes, selon plusieurs sources locales. L’attaque, immédiatement imputée par les Forces de soutien rapide (FSR) à l’armée régulière, s’inscrit dans l’escalade des combats qui secouent cette région stratégique du Soudan.
Dans un communiqué publié dimanche sur leur chaîne Telegram, les paramilitaires des FSR et leurs alliés ont affirmé qu’un drone de l’armée avait frappé le village, provoquant la mort de 45 civils. Emergency Lawyers, un collectif qui documente les violations des droits humains depuis le début du conflit, évoque pour sa part une frappe aérienne ayant touché l’école d’infirmières de Komo et tué « des dizaines d’étudiants ».
Des témoins décrivent une scène de chaos. « Nous avons entendu qu’un avion avait frappé Komo. Je m’y suis immédiatement rendu, car ma famille y vit », raconte Kafi Kalo, habitant de la ville voisine de Heiban, dans un message envoyé à l’AFP via WhatsApp. « L’école d’infirmières était en flammes. Des gens tentaient d’éteindre le feu. » Il affirme avoir vu sortir « quarante cercueils » du village dans la journée, un témoignage transmis grâce au réseau satellite Starlink.
Un autre habitant de Heiban, Tih Issa, dit s’être rendu sur place pour aider à l’inhumation des victimes. « Il y avait beaucoup de morts. Nous avons creusé plus de quarante tombes », écrit-il.
Une source militaire a démenti toute implication, assurant que « les forces armées ne ciblent pas les civils ni les infrastructures civiles ».
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 5 milles personnes ont quitté plusieurs villages du sud du Kordofan en un mois, fuyant l’insécurité croissante.
Depuis avril 2023, la guerre entre l’armée soudanaise et les FSR a plongé le pays dans une crise sans précédent : des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une situation humanitaire décrite par l’ONU comme la pire au monde.
