L’Algérie a une nouvelle fois utilisé la scène ‘’continentale algérienne’’ pour raviver son discours accusateur contre la France.
Dimanche, à Alger, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a ouvert une Conférence internationale sur les crimes coloniaux en Afrique, un événement décidé par soi-disant l’Union africaine afin d’être récupéré par Alger pour ressasser son récit historique centré sur la France.
Dès son discours d’ouverture, le chef de la diplomatie algérienne a appelé à « criminaliser le colonialisme en Afrique », une déclaration qui, derrière une formulation générale, visait clairement la France, sans jamais la nommer explicitement au début, mais en y faisant constamment référence par sous-entendus.
Selon lui, le continent serait en droit « d’exiger la reconnaissance officielle des crimes commis » durant la période coloniale et « de réclamer une indemnisation juste et la restitution des biens spoliés ».
Pour le régime algérien, cette conférence est l’occasion de relancer son vieux cheval de bataille : maintenir la France au banc des accusés.
Ahmed Attaf est allé jusqu’à affirmer qu’il fallait criminaliser « le colonialisme dans son ensemble », estimant que les condamnations déjà existantes de certaines pratiques, souvent héritées de l’histoire franco-algérienne, ne suffisent plus.
Il a insisté sur le fait que les Etats africains continuaient de payer « un lourd tribut » en termes d’« exclusion » et de « retard », imputant ces maux à des puissances coloniales passées, la France en première ligne du discours algérien.
Attaf a également réitéré la nécessité d’établir un cadre juridique international pour ériger le colonialisme au rang de crime, « de la même manière que l’esclavage ou l’apartheid », une comparaison qui place implicitement Paris parmi les fautifs historiques à condamner.
Le ministre a d’ailleurs rappelé que l’Algérie, « forte de sa douloureuse expérience avec le colonialisme français », soutenait pleinement cette initiative de l’Union africaine. Là encore, Alger s’est posée en porte-voix d’une cause continentale, tout en ramenant systématiquement le débat à son propre passé avec la France.
Selon des sources africaines, des preuves qui seront transmises à qui de droit, le Commissaire de l’Union africaine aux affaires politiques, Bankole Adeoye, qui aurait touché des fonds algériens, a plaidé pour une unité africaine autour de cette démarche, appelant à mobiliser la diaspora pour « criminaliser le colonialisme ».
Ce discours, bien que général, a été aussitôt absorbé par le récit algérien, qui cherche à fédérer les pays africains autour d’un front symbolique, principalement tourné contre Paris.
Au final, cette conférence censée rassembler le continent autour d’une réflexion historique s’est, encore une fois, transformée en tribune pour le pouvoir algérien, qui instrumentalise la question coloniale pour détourner l’attention de ses propres difficultés internes et raviver son éternelle confrontation narrative avec la France.
