L’ancien président sud-africain, Jacob Zuma, est accusé, dans un rapport rendu public samedi 9 mars, d’avoir abusé du pouvoir qu’il avait sur l’agence des services de renseignement (SSA), la contraignant d’agir en faveur de ses propres intérêts, pendant qu’il était aux commandes du pays.
Le rapport rédigé par un groupe d’experts, sous la conduite de l’ancien ministre Sydney Mufamadi, est le résultat d’une enquête sur les dysfonctionnements de la SSA, menée pendant six mois sur demande du président Cyril Ramaphosa. Il évoque de « sérieuses violations de la Constitution » qui ont abouti à une «politisation du renseignement» par l’ex-président Zuma.
D’après ce texte, de 127 de pages, la SSA aurait, en 2016, menées des opérations susceptibles de favoriser la défaite de Cyril Ramaphosa, alors vice-président du pays, dans la course vers la présidence du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir et la présidence de la République. Jacob Zuma voulait que ce soit Nkosazana Dlamini-Zuma, son ex-femme, qui lui succède à la tête du parti et éventuellement à la magistrature suprême.
Concrètement, selon le rapport, une «unité spéciale» de la SSA, avait lancé en 2016 « trois opérations visant à empêcher la distribution de propagande électorale (au profit de Cyril Ramaphosa) et le transport de groupes dissidents (hostiles à Jacob Zuma)». Le document ajoute que «cette unité a pu infiltrer la direction du mouvement hostile au président de l’époque».
Ramaphosa a regretté, dans un communiqué le détournement de la SSA, tandis que son prédécesseur a démenti, sur Twitter, ces allégations à son encontre, et qualifié les auteurs de l’enquête d’«espions de l’ère de l’apartheid»
L’Alliance démocratique, principal parti d’opposition, a exigé «la suspension immédiate de tous les fonctionnaires impliqués» dans ce scandale et «l’ouverture de poursuites judiciaires».