Bénin : L’armée déjoue  le putsch avec l’aide de la France et du Nigeria 

Le 3 décembre dernier, une tentative de coup d’Etat au Bénin a été déjouée par l’armée béninoise, qui a résisté toute la journée face aux mutins. Selon le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè, chef de la Garde républicaine, les forces loyalistes ont été rapidement soutenues en fin de journée par des frappes aériennes nigérianes et l’intervention de forces spéciales françaises, envoyées depuis Abidjan.

Les événements ont débuté tôt dimanche matin, lorsqu’un groupe de militaires, dirigé par le lieutenant-colonel Pascal Tigri, a attaqué la résidence du président Patrice Talon, annonçant sa destitution à la télévision. « Un moment crucial », a précisé le colonel Tévoédjrè, qui a dirigé personnellement la riposte contre l’assaut. Les mutins, estimés à une centaine, étaient équipés de blindés et d’armements lourds.

Pendant plusieurs heures, l’armée béninoise a dû se battre pour reprendre le contrôle des points stratégiques de Cotonou, la capitale économique. « La garde républicaine a eu le soutien spontané d’autres unités », a ajouté Tévoédjrè. Alors que les mutins se retranchaient dans le camp de Togbin, à la périphérie de Cotonou, des frappes aériennes, menées par le Nigeria, et l’arrivée des forces spéciales françaises ont permis de stabiliser la situation.

Dans la soirée, le président Talon a annoncé que la situation était « totalement sous contrôle ». Les autorités béninoises ont déploré plusieurs victimes, dont des militaires et des civils. Une douzaine de soldats ont été arrêtés, mais le meneur du putsch, le lieutenant-colonel Tigri, est parvenu à fuir. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a annoncé l’envoi de renforts militaires pour garantir l’ordre constitutionnel.

Malgré les tensions, le pouvoir béninois semble avoir retrouvé sa stabilité grâce à l’action conjointe des forces locales et internationales.