La République démocratique du Congo et la République du Congo ont annoncé officiellement le lancement des travaux du pont Kinshasa-Brazzaville.
Les travaux du pont débuteront à partir d’août 2020, sur le fleuve Congo qui sépare par quatre kilomètres les deux capitales.
Les travaux doivent commencer dans 15 mois pour un montant de 550 millions de dollars, a annoncé dimanche dernier le président de la Banque africaine de développement (BAD) lors d’une conférence de presse au Congo-Brazzaville.
Les travaux seront cofinancés par la BAD à hauteur de 210 millions de dollars et par Africa50, une plateforme regroupant des États africains pour financer les infrastructures de développement.
Des détails ont fait surface dans la presse congolaise: la passerelle devrait mesurer 1.575 mètres, avec un péage, une voie ferrée, une route et un trottoir, pour relier Kinshasa (au moins dix millions d’habitants) et Brazzaville (moins de deux millions).
Un responsable de la province du Kongo-central, à l’ouest de Kinshasa, Venant Wabelo, a déclaré sur radio Okapi qu’il refusait le pont car l’ouvrage menace selon lui le rôle stratégique de sa province en tant qu’unique débouché de la RDC vers l’océan Atlantique.
La construction du pont mettrait en effet en concurrence l’axe Kinshasa-Matadi avec l’axe Brazzaville-Pointe-Noire pour l’acheminement des importations et des exportations.
Les ports de Boma et de Matadi en RDC se retrouveraient en concurrence avec le port en eau profonde de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville, géré par le Français Bolloré depuis 2008.
« La construction d’un pont reliant Brazzaville à Kinshasa aiderait à accroître le trafic passant par Pointe-Noire et à améliorer la viabilité globale de cette voie », relevait dès 2010 un rapport de la Banque mondiale.