Des assaillants ont tué cinq chefs traditionnels dans le sud-ouest du Niger, près de la frontière malienne, dans la région de Tillabéri.
« Cinq chefs de village de la région de Tillabéri (ouest) ont été tués entre jeudi et aujourd’hui (samedi) par des hommes armés. Ils les ont assassinés aussitôt qu’ils les ont enlevés », a expliqué un député de Tillabéri, selon l’AFP.
Ces assassinats pourraient être expliqués par la stratégie de l’EIGS (groupe autoproclamé Etat islamique dans le Grand Sahara) d’en finir avec la chefferie traditionnelle (très influente au Niger) dans les zones frontalières. Le 13 novembre, Ali Maïnassara, le chef de Boni, un village du département d’Ayérou (Tillabéri), a été assassiné après avoir été enlevé par des ravisseurs armés, selon ses proches. Entre avril et juillet, au moins trois chefs traditionnels et quatre responsables touaregs ont été tués dans des attaques attribuées à l’EIGS par des sources sécuritaires.
Les villages ciblés cette semaine par les agresseurs sont situés dans le département d’Ouallam, frontalier du Mali, qui abrite également le village de Tongo Tongo où quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués le 4 octobre 2017 dans une embuscade revendiquée par l’EIGS.
Après l’attaque de Tongo Tongo, les autorités avaient arrêté le chef du village pour « complicité avec les assaillants ». Il a été accusé d’avoir « retardé de quelques minutes une réunion » entre des chefs locaux et une partie des soldats américains, « ce qui a permis l’arrivée des assaillants » et « favorisé l’embuscade » meurtrière, avait affirmé une source sécuritaire citée par des médias sur place.
« Au regard de la situation d’insécurité très aiguë », le ministère nigérien de l’Intérieur avait interdit fin octobre tout déplacement sans escorte militaire aux ONG internationales dans plusieurs zones des régions de Tillabéri et de Tahoua (ouest), victimes d’attaques de groupes terroristes venus du Mali.
Les attaques ont contraint des milliers de civils à fuir leur village pour se réfugier plus au sud, selon les ONG.