L’agence Française de Développement (AFD) et l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) viennent de signer un nouveau partenariat pour la mise en place d’une initiative régionale intitulée « Stress hydrique et changement climatique en Afrique du Nord ».
L’objectif de cette initiative régionale sera d’alimenter pour une durée de 18 mois le dialogue de politiques publiques dans la région (Maroc, Algérie, Egypte, Libye et Tunisie) et d’encourager le partage de connaissances à une échelle régionale sur les enjeux et solutions permettant de faire face au changement climatique et le problème de l’eau.
Selon Khatim Kherraz, secrétaire exécutif de l’OSS, établi à Tunis, les cinq pays concernés par ce projet sont tous en situation de stress hydrique ou de pénurie d’eau, que le changement climatique ne va pas améliorer, loin de là.
« Ces sujets sont particulièrement pertinents pour les pays de la région », a fait savoir pour sa part Julie Gonnet en charge du programme à la direction régionale de l’AFD en Afrique du Nord.
Elle a ajouté que l’augmentation des températures et la baisse relative des précipitations attendues selon les modèles climatiques de la région devraient conduire à une aggravation de la situation de stress hydrique alors que tous les pays affichent déjà des niveaux de disponibilité de la ressource largement en-deçà du seuil de pénurie défini par l’ONU (1000 m³/hab./an) et inférieurs à 650m3/an/hab.
En travaillant sur des enjeux partagés, l’initiative devrait favoriser les échanges, le partage de connaissances, la diffusion de bonnes pratiques et de solutions innovantes favorables à l’atteinte des objectifs de développement durable comme l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la préservation des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques, a-t-elle expliqué.
D’après un récent rapport du Réseau méditerranéen des experts en environnement et changements climatiques (MedeCC), la zone subit une augmentation de températures à un rythme 20 % plus élevé que les moyennes mondiales, qui pourrait, sans action supplémentaire, atteindre +2,2°C dès 2040 et aller jusqu’à +3,8 °C dans certaines régions en 2100.