Selon des sources fiables proches des services de sécurité opérant dans la région , l’arrestation ce jour du responsable présumé des enlèvements des trois humanitaires espagnols- dont Sahel Intelligence est en mesure de dévoiler le nom: Omar Ould Sid Ahmed Hamma, alias « Omar le Sahraoui »- aurait pris de court les limiers en charge de l’enquête, ce qui aurait eu pour effet de retarder les investigations.
En effet, le ravisseur présumé des trois humanitaires espagnols enlevés le 29 Novembre dernier, serait un cadre du Front Polisario, le mouvement armé indépendantiste qui s’oppose au Maroc sur le dossier du Sahara Occidental.
Or, depuis près de deux ans, les marocains font valoir l’argument selon lequel il existerait des liens entre le Polisario et Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), assertion systématiquement réfutée par l’Algérie, protecteur « historique » du mouvement sahraoui localisé à Tindouf. Bien que l’Algérie soit elle-même sous la menace des groupes se réclamant d’Al-Qaïda opérant dans le Sahel, qui sont en majorité des émanations du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) et des GIA (Groupes Islamiques Armés), elle estimait jusqu’alors qu’il n’existe pas de risque de « contamination » du front Polisario par AQMI, et accusait le Maroc de vouloir faire de la surenchère sécuritaire afin de renforcer le soutien de ses alliés. Or, dans la guerre psychologique et médiatique périphérique que se livrent les deux frères ennemis du Maghreb, Rabat semble désormais marquer des points précieux puisque des évènements concrets comme cette arrestation viennent conforter le Royaume Chérifien et établir le glissement de certains cadres du Polisario vers les mouvements terroristes islamistes du Sahel. La porosité de la frontière idéologique n’était pourtant pas évidente de prime abord, car rien ne semblait prédestiner le Front Polisario, dont la genèse est clairement influencée par le Marxisme-léninisme, à tendre vers l’islamisme radical. Une première explication de cette déviance du Polisario se trouve dans le changement générationnel chez les cadres du Front et dans l’armée, les jeunes étant de moins en moins « connectés » avec la doctrine historique du mouvement, et n’ayant pas connu le temps des « camarades » cubains venus expliquer la révolution aux combattants des sables. Egalement, la lassitude des populations vivant dans les camps, combinée à l’absence de perspective pour sortir de l’impasse dans l’affrontement avec le Maroc aura constitué-semble-til- un terreau fertile pour la fabrication de militants proche des idées Salafiste et Djihadiste. Enfin, l’envie d’en découdre et de prendre les armes, alimentée probablement par le récit des anciens, aura également été un facteur motivant les jeunes qui se dirigent vers le Jihad armé. Ainsi, nombre de professionnels de la sécurité dans la zone sont de plus en plus inquiets du potentiel « extrémiste » des camps de Tindouf, et de son impact sur la stabilité générale de l’arc Sahélien. Certaines dissensions récentes au sein du Front Polisario, portant notamment sur le non-versement de la solde de 500 militaires, auraient contribué à exacerber les tensions, et un sit-in aurait même été observé devant la Présidence du mouvement. La situation serait devenue assez préoccupante pour que le « grand frère » algérien s’empare de la question pour reconnaître à demi-mot que l’étendue des distances à surveiller ainsi que la complexité des circuits empruntés rendent difficile d’empêcher les interactions entre les groupes islamistes du Sahel et le front Polisario, et ce malgré une surveillance accrue de leurs déplacements et une augmentation des capacités de renseignement techniques sur la zone. Or, l’enjeu est de taille, car Alger craint par-dessus tout qu’un troisième acteur ne vienne s’inviter dans une situation déjà extrêmement tendue : la rébellion Touarègue…
Or, depuis près de deux ans, les marocains font valoir l’argument selon lequel il existerait des liens entre le Polisario et Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), assertion systématiquement réfutée par l’Algérie, protecteur « historique » du mouvement sahraoui localisé à Tindouf. Bien que l’Algérie soit elle-même sous la menace des groupes se réclamant d’Al-Qaïda opérant dans le Sahel, qui sont en majorité des émanations du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) et des GIA (Groupes Islamiques Armés), elle estimait jusqu’alors qu’il n’existe pas de risque de « contamination » du front Polisario par AQMI, et accusait le Maroc de vouloir faire de la surenchère sécuritaire afin de renforcer le soutien de ses alliés. Or, dans la guerre psychologique et médiatique périphérique que se livrent les deux frères ennemis du Maghreb, Rabat semble désormais marquer des points précieux puisque des évènements concrets comme cette arrestation viennent conforter le Royaume Chérifien et établir le glissement de certains cadres du Polisario vers les mouvements terroristes islamistes du Sahel. La porosité de la frontière idéologique n’était pourtant pas évidente de prime abord, car rien ne semblait prédestiner le Front Polisario, dont la genèse est clairement influencée par le Marxisme-léninisme, à tendre vers l’islamisme radical. Une première explication de cette déviance du Polisario se trouve dans le changement générationnel chez les cadres du Front et dans l’armée, les jeunes étant de moins en moins « connectés » avec la doctrine historique du mouvement, et n’ayant pas connu le temps des « camarades » cubains venus expliquer la révolution aux combattants des sables. Egalement, la lassitude des populations vivant dans les camps, combinée à l’absence de perspective pour sortir de l’impasse dans l’affrontement avec le Maroc aura constitué-semble-til- un terreau fertile pour la fabrication de militants proche des idées Salafiste et Djihadiste. Enfin, l’envie d’en découdre et de prendre les armes, alimentée probablement par le récit des anciens, aura également été un facteur motivant les jeunes qui se dirigent vers le Jihad armé. Ainsi, nombre de professionnels de la sécurité dans la zone sont de plus en plus inquiets du potentiel « extrémiste » des camps de Tindouf, et de son impact sur la stabilité générale de l’arc Sahélien. Certaines dissensions récentes au sein du Front Polisario, portant notamment sur le non-versement de la solde de 500 militaires, auraient contribué à exacerber les tensions, et un sit-in aurait même été observé devant la Présidence du mouvement. La situation serait devenue assez préoccupante pour que le « grand frère » algérien s’empare de la question pour reconnaître à demi-mot que l’étendue des distances à surveiller ainsi que la complexité des circuits empruntés rendent difficile d’empêcher les interactions entre les groupes islamistes du Sahel et le front Polisario, et ce malgré une surveillance accrue de leurs déplacements et une augmentation des capacités de renseignement techniques sur la zone. Or, l’enjeu est de taille, car Alger craint par-dessus tout qu’un troisième acteur ne vienne s’inviter dans une situation déjà extrêmement tendue : la rébellion Touarègue…