Depuis la publication en Novembre dernier du rapport -à charge- de l’organisation écologiste Greenpeace sur les activités d’Areva au Niger, l’on pensait qu’une trêve informelle avait été signée entre le géant nucléaire français et l’ONG, sur fond de vagues promesses d’améliorer la situation « au plus vite ».Or, depuis une semaine, Greenpeace déploie tous ses relais informationnels afin de mettre une pression maximale sur Areva, alors même que cette dernière essaie par tous les moyens d’obtenir un peu de visibilité quant à ses investissements au Niger.
Depuis la publication en Novembre dernier du rapport -à charge- de l’organisation écologiste Greenpeace sur les activités d’Areva au Niger, l’on pensait qu’une trêve informelle avait été signée entre le géant nucléaire français et l’ONG, sur fond de vagues promesses d’améliorer la situation « au plus vite ».Or, depuis une semaine, Greenpeace déploie tous ses relais informationnels afin de mettre une pression maximale sur Areva, alors même que cette dernière essaie par tous les moyens d’obtenir un peu de visibilité quant à ses investissements au Niger.
En effet, moins de deux mois après le coup d’Etat qui a renversé Mamadou Tandja, la presse spécialisée bruissait déjà de rumeurs relatives à une éventuelle renégociation globale des contrats d’Areva au Niger, prélude à une cession éventuelle de nouveaux permis d’exploitation du minerai par d’autre groupes étrangers. La restructuration du domaine minier toucherait également l’or, et un « audit » général serait en cours de mise en place par la junte au pouvoir, qui garde une cote de popularité au zénith auprès des populations depuis qu’elle a déposée le Président Tandja. La pression de la rue est forte afin de renégocier les contrats avec Areva, jugés iniques par plusieurs associations, et soupçonnés d’alimenter une caisse noire située au niveau de la Présidence de la République Nigérienne. Cet « arrangement particulier » serait l’une des raisons des attentions particulières dont disposerait le Chef de l’Etat renversé, la junte voulant obtenir de lui des informations relatives aux fonds présumés qui lui auraient été versés par Areva. Or, Tandja sait que ces fonds représenteraient son « assurance-vie » et ne semble pas disposé à divulguer des informations sur leur existence présumée, et ce malgré les promesses d’immunité sui lui auraient été faites. Forte de ces informations, grâce à ses liens étroits avec la société civile nigérienne, Greenpeace veut pousser son avantage et acculer Areva à s’engager sur les conditions d’extraction de l’Uranium, et notamment l’obliger à donner des garanties pour assurer la santé des riverains des mines d’Arlit et Akokan, au nord du pays. Selon Greenpeace : « Les habitants d’Arlit et d’Akokan vivent entourés d’air empoisonné, de terres contaminées et d’eau polluée. Chaque jour qui passe, les Nigériens sont exposés aux radiations, à la pauvreté et aux maladies ». Tout ceci ressemblerait à une action d’influence classique si l’Elysée ne s’intéressait pas de très près à l’affaire, considérant le dossier de l’extraction d’Uranium comme ultra-stratégique pour la République française. Ainsi, une mini cellule de crise aurait été mise en place, incluant le M. Afrique de la Présidence, un représentant des services extérieurs français, ainsi qu’un membre du top management d’Areva. Leur mission ? Trouver une solution « innovante » afin de garantir la préservation des intérêts du géant nucléaire français au Niger.