La déclaration unilatérale du gouvernement fédéral du cessez-le-feu au Tigray devrait permettre aux organisations humanitaires de fournir de l’aide et des secours aux personnes dans le besoin, encourager les agriculteurs à entreprendre leurs activités et appeler toutes les parties prenantes, nationales et internationales, à contribuer à la mise en œuvre de ce processus humanitaire.
Mais les forces rebelles du Tigré ont gagné du terrain mardi, au lendemain de la prise de la capitale régionale Mekele, appelant à chasser les « ennemis » de cette région du nord de l’Ethiopie en guerre depuis bientôt huit mois.
Mekele était sous le contrôle de l’armée fédérale depuis le 28 novembre, trois semaines après le lancement d’une offensive pour renverser les autorités issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Selon les observateurs et certaines agences de presse, les affrontements entre les Forces de défense du Tigré (TDF) et l’armée fédérale éthiopienne continuent dans la région.
Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, l’ancien gouvernement régional a appelé « notre peuple et notre armée à intensifier leur lutte jusqu’à ce que nos ennemis quittent complètement le Tigré ».
Les télécommunications sont coupées au Tigré, rendant difficile la vérification d’informations concernant les mouvements de troupes.
Mais selon un responsable des Nations Unies et une note d’évaluation de sécurité consultée par l’AFP, les TDF ont notamment pénétré dans la ville de Shire, au nord-ouest de Mekele.
Comme la veille à Mekele, l’arrivée des TDF a été célébrée par les habitants de Shire, désertée par les soldats éthiopiens et érythréens et par les fonctionnaires de l’administration locale installée par Addis Abeba.
« La population est descendue dans la rue en masse. D’immenses foules se massent le long des routes principales », peut-on lire dans la note de sécurité onusienne.
Le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) estime que les TDF contrôlent « désormais la majeure partie de la région, y compris les grandes villes ».
Un porte-parole des forces rebelles, Getachew Reda, est allé mardi soir jusqu’à menacer de « marcher » sur les capitales de l’Erythrée et de l’Ethiopie.
L’armée fédérale est appuyée par des troupes des autorités régionales voisines de l’Amhara et par des soldats venus d’Erythrée.