Les gouvernements et les Organisations humanitaires s’y attendaient et cela est arrivé. La mauvaise production agricole de l’an dernier causée par des pluies insuffisantes ou irrégulières et le conflit dans le nord Mali ont provoqué une nouvelle crise alimentaire qui atteint en ce moment un pic. Plus de 18 millions de personnes dans le Sahel en sont victimes, dont 8.5 millions en insécurité alimentaire sévère.
Selon l’ONU, huit pays concentrent les victimes de cette crise alimentaire. Il s’agit de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Cameroun et du Tchad. Les réserves alimentaires insuffisantes des pays de la région suite aux aléas climatiques de l’an dernier n’ont pas su résister aux déplacements des populations depuis l’occupation du Nord du Mali par des groupes armés en mars dernier. Le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) estime à 160 000 le nombre de personnes a s’être déplacées dans les frontières du Mali et à plus de 250 000 ceux qui auraient trouvé refuge hors du pays. Ils seraient 89 000 en Mauritanie, 77 000 au Burkina Faso, 52 000 au Niger et 30 000 en Algérie. Les populations désertent les campagnes pour les villes. Les prix des denrées alimentaires s’envolent, particulièrement au Niger qui est le pays le pays le plus atteint par cette crise avec 6 millions de personnes manquant de nourriture.
Les ONG comme Oxfam tirent la sonnette d’alarme. Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) de l’ONU a l’intention de venir en aide à 10 millions de personnes. L’ONU déclare avoir réussi à mobiliser 1 milliard de dollars sur les 1.6 milliard qu’elle estime nécessaires pour faire face aux besoins. Pour mettre un terme à ce cycle de crises alimentaires, les deux dernières ayant eu lieu respectivement en 2005 et en 2010, le président nigérien en a appelé à un changement d’approche. Il recommande de remplacer les aides d’urgence par des soutiens continus à l’amélioration de la productivité agricole, à la promotion de l’irrigation et à la modernisation de l’élevage.