Le risque d’une crise alimentaire sans précédent en Afrique de l’ouest est réel à cause du changement climatique et des affrontements interethniques et intercommunautaires, ainsi que l’insécurité due aux groupes terroristes et criminels qui s’activent dans la région.
Un autre facteur qui aggrave cette situation est la guerre en Ukraine. Cette guerre a davantage approfondie la crise, car 6 pays de cette région importent entre 30 et 50% de leurs besoins en blé de la Russie et de l’Ukraine.
« La faim et la malnutrition pourraient toucher 38,3 millions de personnes d’ici juin, si des mesures appropriées ne sont pas prises », alerte l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) dans un communiqué, évoquant une crise d’une « ampleur exceptionnelle ».
Les organisations internationales estiment que 27 millions de personnes souffrent de la faim dans cette région, un chiffre qui pourrait passer à 38 millions en juin prochain, soit une augmentation de 40% par rapport à l’année dernière.
Une réunion virtuelle de haut niveau est organisée mercredi à ce sujet par l’Union européenne, le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, et le Réseau mondial contre les crises alimentaires (RPCA) pour la région, à laquelle participeront le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et deux Commissaires européens.
L’objectif de cette réunion sera de « mobiliser une assistance alimentaire et nutritionnelle d’urgence », tout en se penchant sur les causes structurelles de ces crises « multiformes et récurrentes », indique la FAO.
Parmi elles, « la sécheresse, les inondations, les conflits et les impacts économiques de la Covid-19 ont forcé des millions de personnes à quitter leurs terres », détaille Assalama Dawalack Sidi, directrice régionale de l’ONG Oxfam en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Il y a également une « chute brutale de l’aide internationale en Afrique », s’appuyant sur l’exemple du Danemark qui a réaffecté en mars deux milliards de couronnes (environ 269 millions d’euros) alloués à des programmes au Sahel pour financer l’accueil des réfugiés ukrainiens.