Le retrait progressif des troupes de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au Mozambique, dans la province de Cabo Delgado, suscite des préoccupations concernant la lutte contre les insurgés dans le nord du pays.
La mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe au Mozambique (SAMIM), déployée en 2021 pour contrer les insurgés actifs depuis 2017, devrait se terminer en juillet, laissant l’armée mozambicaine en charge de la sécurité nationale. Le retrait a commencé en avril avec le départ des Forces de défenses botswanaises (BDF).
Cela soulève des questions sur les raisons de ce retrait anticipé et sur la capacité des forces mozambicaines à prendre la relève. Selon la ministre des Affaires étrangères, Veronica Macamo, et le ministre de la Défense, Cristóvão Chume, les contributeurs de troupes font face à des difficultés financières.
Les experts doutent que les forces armées mozambicaines soient prêtes. Thomas Mandrup, chercheur à l’Institut de sécurité pour la gouvernance et le leadership en Afrique, souligne que l’armée a peu progressé ces dernières années. Il n’est pas certain qu’elle puisse assumer la sécurité du nord après juillet 2024. En février, le groupe État islamique a revendiqué une vingtaine d’attaques dans le district de Chiùre, tuant 70 personnes et déplaçant près de 100 000.
Un retrait sans victoire totale contre les insurgés pourrait compromettre la sécurité du Mozambique. Les insurgés, encore dangereux, pourraient exploiter le vide laissé par le retrait, ravivant les violences et l’instabilité.
Ce retrait de la SADC pourrait également avoir des conséquences socio-économiques dévastatrices. Selon l’OCHA, le Mozambique a besoin de 413 millions de dollars pour aider plus d’un million de personnes dans le nord.
Le gouvernement mozambicain tente de rassurer, mais la situation sur le terrain est préoccupante. Les soldats mozambicains semblent sous-équipés et mal formés pour relever le défi sécuritaire.