Six personnes ont été tuées mardi dans « l’attaque » d’un bus par des « terroristes » dans le sud-ouest du Cameroun, une région où une guerre meurtrière oppose des groupes armés séparatistes anglophones aux forces de l’ordre, a annoncé mercredi le gouvernement.
« Une bande de terroristes lourdement armés a ouvert le feu sur un car » de la compagnie Golden Express en provenance de Douala et ayant à son bord 14 passagers, sept femmes et sept hommes, a rapporté le porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication.
L’attaque s’est produite dans l’arrondissement de Muyuka du département du Fako dans le Sud-Ouest anglophone sur le tronçon reliant la capitale régionale Buea à Kumba, dans la même région.
« Le bilan de cette attaque terroriste cruelle et barbare fait état de six morts, à savoir une femme et cinq hommes, ainsi que huit blessés », à savoir six femmes et deux hommes, a ajouté M. Sadi.
« Le gouvernement de la République condamne avec la plus grande fermeté cette attaque lâche et ignoble perpétrée contre des civils innocents par des terroristes qui ont perdu toute humanité dans le but de semer la terreur au sein des populations », a-t-il précisé.
Le président camerounais Paul Biya a décidé de déployer des forces spéciales camerounaises pour combattre les sécessionnistes dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest anglophones du pays.
Les séparatistes demandent la sécession et la création d’un nouvel État qu’ils appellent « Ambazonia ».
Dans une correspondance datée du 29 août, le secrétaire général de la présidence camerounaise, informe le ministre de la Défense que le président Biya « a marqué son très haut accord pour le déploiement d’un détachement des forces spéciales dans les théâtres des opérations des deuxième et cinquième régions militaires interarmées », situées respectivement dans le Sud-Ouest et Nord-Ouest du pays.
« La violence a causé la mort d’environ 6 000 personnes et provoqué une crise humanitaire majeure, avec près de 600 000 personnes déplacées à l’intérieur des régions anglophones et voisines, et plus de 77 000 personnes contraintes à se réfugier au Nigeria », selon l’ONG Human Rights Watch.