Dimanche dernier, le ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a entamé une tournée régionale en Mauritanie, au Mali et au Niger. Le but est de rallier ces pays limitrophes de l’Algérie à la position de son pays qui tient mordicus à ce que la crise dans le Nord du Mali soit résolue de manière diplomatique.
La position qu’Abdelkader Messahel défend auprès des dirigeants des trois pays est une lutte déterminée contre les groupes terroristes et les trafiquants de drogue, tout en promouvant le dialogue entre les autorités de Bamako et les « maliens qui se démarquent définitivement du crime organisé, du terrorisme et des tentations de sécession ou de révolte ». Par ces mots, Abdelkader Messahel désigne les touaregs du MNLA et d’Ansar Dine qu’il distingue des islamistes des groupes terroristes djihadistes, plus proches d’Al-Qaïda comme AQMI et le MUJAO. La première étape de la tournée du diplomate algérien, la Mauritanie, peut ressembler à une formalité. Les deux pays, en effet, partagent les mêmes points de vue sur la question, notamment sur la préservation de l’intégralité du Mali. Ces positions ont été rappelées dimanche en présence du ministre algérien, par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, puis par son ministre des affaires étrangères Hamdy Ould Hamady. Mais le ton devrait être tout autre à Niamey au Niger tant le pays, à commencer par son président Mahamadou Issoufou, est partisan d’une intervention militaire régionale.
En Algérie, la presse désigne cette série de visites comme une « tournée régionale décisive ». Les diplomates algériens attribuent la situation actuelle dans le Nord du Mali aux séquelles de la guerre en Libye et craignent qu’une autre intervention ne déstabilise davantage la région. En fin de compte, Abdelkader Messahel jouera sur les réticences que Bamako continue d’afficher sur l’efficacité de cette solution pour faire face aux avancées enregistrées au niveau africain et international en faveur de l’option militaire.