Le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne est parvenu à obtenir des principaux protagonistes, à savoir le gouvernement malien, les islamistes d’Ansar Eddine et les rebelles touaregs du MNLA un engagement à négocier.
Le communiqué final de la rencontre de mardi à Ouagadougou entre les émissaires des différents camps rapporte un accord sur la cessation des hostilités et la nécessité de créer un cadre de dialogue inter-malien inclusif. Mais la voie vers une issue définitive est loin d’être toute tracée. Si les groupes armés d’Ansar Eddine et du MNLA acceptent le respect de l’intégrité territoriale du Mali et le rejet du terrorisme comme bases pour le dialogue, un certain flou continue à entourer leurs autres revendications. Il s’agit principalement de la volonté des islamistes d’Ansar Eddine d’appliquer la charia. Sur ce point, le communiqué de la rencontre rapporte simplement que pour les envoyés de Bamako, « la laïcité est un préalable à l’ouverture du dialogue». Néanmoins, les discussions devraient être facilitées par le récent changement de cap des islamistes, qui ne souhaitent plus appliquer la charia que dans les zones sous leur contrôle et non plus sur l’ensemble du territoire malien. Toutefois, ces négociations ne font pas l’unanimité à Bamako où certains acteurs politiques sont opposés à tout compromis.
Mais quelle que soit l’issue des négociations, l’intervention militaire sera sans doute inévitable contre les islamistes d’AQMI et du MUJAO. Les partisans de cette option, le chef d’Etat ivoirien et président en exercice de la CEDEAO Alassane Ouattara, le président français François Hollande, le chef d’Etat béninois et président en exercice de l’Union Africaine ou encore le tchadien Idriss Deby, ont encore pressé mardi l’ONU, qui doit se décider avant la fin de l’année, pour donner son aval. L’Union Européenne a déjà donné son accord de principe pour l’envoi de 250 formateurs pour entraîner quatre bataillons de 650 soldats maliens. Mais le général Carter F. Ham, commandant général de l’US Africa Command (Africom) pense qu’une intervention militaire est encore précoce vu les ramifications des groupes armés islamistes et surtout celles d’AQMI jusqu’en Somalie.
Idriss Deby