La tentative d’assassinat dont a été victime dimanche dernier El Hadj Ag Gamou, un colonel touareg de l’armée malienne, basé depuis plusieurs mois avec ses 400 hommes au Niger, est un indicateur de la tension qui monte parallèlement aux préparatifs pour une intervention armée dans le Nord du Mali.
Les autorités nigériennes ont confirmé la tentative d’assassinat contre le colonel El Hadj Ag Gamou. Ce dernier s’était réfugié au Niger après la déroute de l’armée malienne face aux groupes islamistes et aux rebelles du MNLA dans le nord du pays. Dimanche à 8h30 heure locale, un individu à moto a tiré sur le colonel et son garde du corps alors qu’ils sortaient du domicile du colonel. L’agresseur a tiré trois coups de feu sur le colonel qui s’en est sorti indemne. Moins chanceux, son garde du corps a été touché par deux balles. Ses jours ne seraient toutefois pas en danger. Le tireur, un nigérien de 32 ans à la peau noire, a été arrêté par les gendarmes nigériens. L’attentat a été également confirmé par le principal concerné. Ancien élément clé du système sécuritaire dans le nord du Mali, le colonel El Hadj Ag Gamou pourrait gagner en importance dans les prochains mois, voire les prochaines semaines si les pays de l’Afrique de l’Ouest lançaient l’opération de reconquête du nord du Mali.
Fait significatif, l’attentat s’est produit alors que le président nigérien recevait le président de transition malien Dioncounda Traoré à Niamey. Les deux chefs d’Etat sont de fervents partisans d’une solution militaire contre les islamistes qui occupent le Nord du Mali. De son côté, le premier ministre malien de transition Cheick Mobido Diarra avait officiellement déclaré, lors d’un déplacement au Niger en juillet, que le colonel El hadj Ag Gamou et sa troupe étaient l’une des forces sur lesquelles comptait le Mali pour reprendre possession du Nord du pays.