Au moment où la communauté internationale hésite encore sur une intervention armée pour la libération du nord du Mali, le Département d’Etat américain a décidé d’inscrire le MUJAO (Mouvement pour l’Unité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) et deux de ses leaders fondateurs, Hamada Ould Khaïrou et Ahmed Tilemsi, sur sa liste des organisations terroristes et des terroristes internationaux.
Au terme de cette décision, tous les avoirs du MUJAO ou de ses dirigeants sont gelés sur le territoire américain. Et il est formellement interdit aux citoyens américains d’effectuer toute opération avec cette organisation. Le mouvement sanctionné par Washington contrôle une partie du nord du Mali et ses deux responsables mentionnés sur la blacklist américaine avaient émergé au sein d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) avant de créer leur propre mouvement. D’après la diplomatie américaine, ils ont pris part à des enlèvements, dont le kidnapping, en octobre 2011, de deux espagnols et d’une italienne travaillant dans l’humanitaire à Tindouf, le fief du Front Polisario dans le sud-ouest de l’Algérie. Avec cette décision américaine, c’est une pluie de condamnations qui s’est abattue sur le MUJAO au cours de la semaine écoulée. Le Conseil de sécurité des Nations Unies, par le biais de son comité spécial pour Al-Qaïda, les Talibans ainsi que les individus ou les structures associées, a décidé de sanctionner le MUJAO comme étant affilie à Al-Qaïda. De ce fait, La rébellion islamiste a été frappée d’un embargo sur les armes et ses dirigeants ne pourront plus voyager librement. Les pays membres de l’ONU sont tenus de respecter strictement cette décision.
Dans la pléthore des milices qui se partagent le nord du Mali, c’est le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) qui sort gagnant. Une fois le MUJAO mis au ban de la communauté internationale, c’est le mouvement touareg qui reste le seul groupe crédible dans les pourparlers de sortie de crise au Mali, avec les islamistes d’Ansar Dine.