Le retrait engagé des Casques bleus du Mali pose des risques importants pour la sécurité des civils, la protection des droits humains et l’aide humanitaire dans le pays, s’inquiète le chef de l’ONU.
A la suite d’une demande de la junte malienne ayant pris tout le monde de court, le Conseil de sécurité de l’ONU a mis un terme immédiat le 30 juin à la mission de maintien de la paix au Mali (Minusma), prévoyant un retrait de ses plus de 13.000 militaires et policiers d’ici le 31 décembre 2023.
« Le calendrier, la portée et la complexité du retrait de la Minusma étant sans précédent, un nombre important de risques sécuritaires, politiques et opérationnels devront être surveillés et atténués autant que possible », écrit Antonio Guterres dans sa lettre adressée aux membres du Conseil de sécurité.
Mais même avec un « transfert fluide » des tâches de la mission aux autorités maliennes, « la capacité des Nations unies à fournir de l’aide humanitaire, soutenir la protection des civils ou des droits humains sera inévitablement gravement affectée », poursuit-il.
Le secrétaire général s’inquiète en particulier de « tensions » qui ont émergé, lors du départ des Casques bleus du camp de Ber, dans le nord, entre le gouvernement et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion touareg), forçant l’ONU à anticiper son départ.
Dans sa lettre, Antonio Guterres détaille le plan de retrait express de la mission.
La première phase, qui se termine fin août, a permis le transfert au gouvernement de transition des bases les plus petites et les plus éloignées, notamment Ber et Goundam.
Le reste des camps de la Minusma sera progressivement évacué vers 3 « hubs » principaux (Tombouctou, Gao et Bamako).
Ces trois sites devront encore organiser, pendant la période de « liquidation » qui commencera le 1er janvier 2024, le transport de tous les équipements. Ce transport est rendu plus compliqué par le récent coup d’Etat au Niger voisin.