La Russie a brandi son veto à l’encontre d’une proposition de résolution émanant du Conseil de sécurité de l’ONU, visant à prolonger le régime de sanctions envers le Mali. Ce projet de résolution, porté conjointement par la France et les Émirats arabes unis, a récolté 13 votes favorables, mais s’est vu rejeté par la Russie. La Chine, quant à elle, a choisi de s’abstenir. Pour qu’une résolution soit adoptée par le Conseil de sécurité, elle requiert neuf voix en faveur et l’absence de veto de la part des cinq membres permanents du Conseil, à savoir les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni.
L’ambassadeur russe aux Nations Unies, Vassili Nebenzia, a étayé le veto russe en affirmant que le projet ne prenait pas en considération les inquiétudes du Mali ni la position russe. Moscou, dubitatif quant à l’impartialité du comité d’experts responsable de la supervision des sanctions, a introduit une résolution concurrente qui visait à dissoudre ce comité. Cependant, cette contre-proposition russe n’a pas obtenu le soutien nécessaire pour être acceptée.
Précédant le vote sur le texte élaboré par la Russie, l’ambassadeur Nebenzia a évoqué la possibilité d’un abandon du régime de sanctions si le projet russe n’était pas adopté. « Nous vous exhortons donc à prendre en considération nos propos et à voter en faveur de ce projet (russe) », a-t-il fait valoir. « En l’absence de l’adoption de ce projet, il n’y aura plus de discussion concernant une nouvelle résolution sur ce sujet. »
En septembre 2017, le Conseil de sécurité avait instauré un régime de sanctions ciblant les individus et les entités impliqués dans des actions ou des politiques menaçant la paix, la sécurité ou la stabilité du Mali. Depuis lors, ce régime de sanctions avait été prolongé à plusieurs reprises. Toutefois, son mandat expire le 31 août 2023. En début de mois, le Mali avait adressé une lettre au Conseil de sécurité, exprimant son souhait de mettre fin à ce régime de sanctions, qui incluait notamment des interdictions de voyager et le gel des avoirs.