Dans un geste de solidarité régionale, le gouvernement burkinabè a donné son feu vert à une initiative militaire majeure en approuvant un projet de loi visant à déployer un contingent de troupes au Niger.
Cette décision intervient un mois après le renversement du pouvoir par des généraux au Niger et alors que le pays fait face à la menace imminente d’une intervention armée en provenance de nations ouest-africaines. L’annonce, tirée d’un communiqué, revêt une importance cruciale dans le paysage géopolitique actuel.
Les détails précis du déploiement de ce contingent n’ont pas encore été divulgués, mais le gouvernement burkinabè insiste sur le fait que les modalités ont été établies « en étroite consultation » entre les autorités des deux pays voisins.
Le ministre de la Défense, Kassoum Coulibaly, a souligné : « La sécurité du Niger est intrinsèquement liée à la sécurité du Burkina Faso », réaffirmant ainsi la nécessité de cette action conjointe. Le compte-rendu du conseil des ministres relève sa déclaration en ces termes, soulignant l’impératif de protéger les intérêts sécuritaires partagés.
Dans une dynamique qui témoigne d’une nouvelle forme de coopération régionale, le général Abdourahamane Tiani a récemment apposé sa signature sur un décret autorisant les forces armées du Burkina Faso et du Mali à intervenir sur le sol nigérien en cas de menace extérieure, agression, ou déstabilisation armée.
Le colonel-major Coulibaly, exprimant une approche pragmatique face à cette situation, a affirmé : « Sans embrasser un discours belliciste, il est essentiel de reconnaître que cet engagement vise avant tout à prévenir et à renforcer notre lutte antiterroriste. » Il a également souligné que l’envoi de ce contingent au Niger s’inscrit dans la continuité de la lutte contre le fléau du terrorisme.
Le Burkina Faso et le Mali, tout comme leur voisin le Niger, font face à des défis constants posés par des groupes jihadistes. Dans une convergence frappante, ces pays partagent également le point commun d’être gouvernés par des dirigeants militaires ayant accédé au pouvoir entre 2020 et 2022 par des moyens similaires.
Après le coup d’État du 26 juillet à Niamey, les pays voisins, Burkina Faso et Mali, ont rapidement fait preuve de solidarité envers les nouvelles autorités nigériennes. Ils ont notamment manifesté leur désaccord avec les velléités de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui menaçait d’une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel. Une telle action, selon eux, équivaudrait à une « déclaration de guerre ».
Ce déploiement d’un contingent militaire burkinabè au Niger témoigne ainsi de l’évolution des relations politiques et sécuritaires dans la région, où la lutte antiterroriste forge des alliances solides et des actions conjointes en vue d’une stabilité renforcée.