La situation au Tchad est alarmante, avec plus de deux millions de personnes confrontées à une grave insécurité alimentaire, selon l’Organisation des nations unies (ONU).
Le pays fait face à quatre crises majeures, notamment les déplacements de population, les urgences sanitaires, les conséquences du changement climatique et une insécurité alimentaire à N’Djaména. L’ensemble de ces crises affecte sept millions de personnes sur une population totale de 18 millions d’habitants.
Au total, 5,7 millions de Tchadiens souffrent d’insécurité alimentaire et de malnutrition, parmi lesquels 2,1 millions se trouvent dans une situation très critique. Cette crise est qualifiée de la pire en une décennie, car ces personnes ne parviennent pas à satisfaire leurs besoins alimentaires essentiels. L’ONU insiste sur la nécessité d’un soutien humanitaire.
Par rapport à une évaluation effectuée en mars, la situation nutritionnelle s’est détériorée, touchant 265 000 personnes supplémentaires en situation d’insécurité alimentaire sévère. Cette situation est exacerbée par une hausse généralisée des prix des denrées alimentaires.
Ces inquiétudes surviennent alors que les flux de réfugiés en provenance du Soudan continuent d’affluer. Après environ six mois de combats entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide, l’ONU estime que 5,8 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan. Parmi elles, 1,1 million sont des réfugiés, dont plus de 420 000 sont des réfugiés tchadiens et 67 000 sont des rapatriés.
Dans ce contexte, l’appel de fonds révisé pour l’aide humanitaire au Tchad a été augmenté, portant le nombre de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire à 7,6 millions, selon l’ONU.
Les organisations humanitaires ont besoin de 920 millions de dollars pour répondre aux besoins identifiés de ces personnes ciblées, soit une augmentation de 245 millions de dollars. Jusqu’à présent, le Tchad a reçu 244 millions de dollars, représentant 26% des 920 millions de dollars requis pour l’aide humanitaire en 2023, plus de six mois après le début de la réponse.