La Cour d’appel d’Alger a prononcé lundi des peines capitales à l’encontre de 38 individus pour leur implication dans le lynchage à mort d’un homme, accusé à tort d’être un pyromane, après avoir courageusement participé à l’extinction d’incendies meurtriers en 2021.
Cependant, en raison d’un moratoire sur l’application de la peine de mort en vigueur depuis 1993, ces condamnations à la peine capitale seront commuées en peines de réclusion à perpétuité.
Cet acte de lynchage a eu lieu pendant l’été 2021 dans la région de Kabylie, située dans le nord-est de l’Algérie, et avait suscité une vague d’indignation à travers tout le pays.
Sur les 94 personnes poursuivies dans le cadre de cette affaire, outre les 38 condamnations à la peine de mort, 26 individus ont été acquittés, tandis que d’autres ont écopé de peines de prison allant de trois à 20 ans, comme l’a annoncé le procureur général près la Cour d’Alger dans un communiqué.
Lors du premier procès en novembre 2022, 49 personnes avaient été condamnées à la peine de mort, sept avaient été acquittées, et les autres avaient reçu des peines de prison variant entre deux et dix ans.
Les personnes condamnées à mort ont été reconnues coupables d’actes terroristes et subversifs portant atteinte à la sécurité de l’État, à l’unité nationale et à la stabilité des institutions, ainsi que de participation à un homicide volontaire avec préméditation et de complot.
Me Fakhreddine Berahna, l’un des avocats de la partie civile, a commenté : « Le verdict est juste. Le tribunal a interrogé les accusés de manière approfondie pour garantir un jugement équitable et équilibré pour tous. »
En moins d’une semaine en août 2021, une série d’incendies avait fait au moins 90 victimes en Kabylie, en plus de dévaster des milliers d’hectares de terres.
Le tragique incident avait débuté après que Djamel Bensmaïl, un artiste peintre de 38 ans, s’était rendu à la police pour fournir des explications sur sa présence sur les lieux, ayant été suspecté d’avoir déclenché un incendie. Il avait, pourtant, volontairement aidé les habitants du village à éteindre les flammes.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux avaient montré une foule entourant un véhicule de police et retirant violemment le jeune homme de la voiture. Tragiquement, Djamel Bensmaïl avait été agressé et brûlé vif, tandis que des individus prenaient des selfies devant son corps sans vie.
Malgré les tentatives des responsables de ces images de les effacer, des internautes à travers tout le pays ont rassemblé des vidéos et effectué des captures d’écran pour que justice soit rendue et que ce crime ne reste pas impuni.