Quatre fonctionnaires burkinabè ont été condamnés mardi à des peines de prison allant de 6 à 15 ans pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, à l’issue d’un procès largement médiatisé. Ils ont été jugés par le tribunal de grande instance de Ouagadougou.
Les détournements ont été réalisés en falsifiant des signatures sur des centaines de chèques du Trésor public, pour un montant total d’environ 4,2 millions d’euros. Entre 2023 et 2024, les fonds détournés étaient destinés à soutenir les personnes vulnérables ou touchées par les violences jihadistes qui secouent le pays.
Le principal accusé, Amidou Tiegnan, gestionnaire de comptes au ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, a été condamné à 15 ans de prison ferme. Pétronille Ouédraogo, également gestionnaire de comptes, a écopé de 11 ans de prison. Salifou Ouédraogo et Philippe Bayoulou ont respectivement été condamnés à 6 et 8 ans de prison.
Les condamnés ont un délai de 15 jours pour interjeter appel, avant qu’un mandat de dépôt ne soit émis à leur encontre, a précisé le président du tribunal, Abasse Nombré. Il a ajouté que ce procès visait également à sensibiliser les Burkinabè sur la gestion des fonds publics.
Le capitaine Ibrahim Traoré, actuel chef de l’État burkinabè, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État en septembre 2022, a fait de la lutte contre le terrorisme, la corruption et la mauvaise gestion une de ses priorités.