RDC : La Monusco alerte sur les risques d’attaques ethniques et appelle à une action internationale urgente

Une responsable de la mission de maintien de la paix de l’ONU en République Démocratique du Congo (Monusco) a averti, mardi, des dangers d’attaques fondées sur des bases « ethniques » dans l’est du pays, dévasté par des combats.

« Les attaques sur des bases ethniques dans une région au passé aussi sensible doivent être prises très au sérieux », a déclaré Vivian van de Perre lors d’une intervention en vidéo depuis Goma devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Elle a ajouté que, ces derniers jours, le bureau des droits de l’Homme de l’ONU avait documenté au moins un cas de lynchage lié à l’appartenance ethnique dans un site de déplacés à Goma.

La responsable a également souligné la dégradation de la situation sécuritaire pour les civils, alors que des affrontements violents ont laissé les rues de Goma couvertes de cadavres. Cette ville, principale du Kivu, est largement contrôlée par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.

« En vertu du droit humanitaire international, la Monusco a accueilli de nombreuses personnes cherchant refuge ces derniers jours », a-t-elle indiqué, précisant cependant que les bases de la mission ne sont pas équipées pour accueillir un nombre aussi important de personnes, qu’il s’agisse de civils ou de combattants ayant déposé les armes. « Les bases de la Monusco ne sont pas sûres », a-t-elle insisté, rappelant qu’elle-même portait un casque bleu et un gilet pare-balles.

Vivian van de Perre a aussi mentionné deux tirs de mortier visant des camps de la Monusco.

Elle a appelé à une « action internationale urgente et coordonnée » pour faire face à la situation. De son côté, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a réclamé des sanctions contre le Rwanda, exhortant la communauté internationale à ne pas laisser les vies des civils être « pendues à la machinerie politicienne ». « Nous exigeons des actions », a-t-elle déclaré.

Le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà condamné dimanche le « mépris éhonté » de la souveraineté de la RDC et réclamé le retrait des « forces extérieures » présentes sur le territoire congolais, sans nommer explicitement les responsables.

Cependant, la pression diplomatique sur le Rwanda continue de croître. Mardi, la Chine a rejoint les autres pays appelant Kigali à cesser de soutenir le M23. « La Chine espère que le Rwanda entendra l’appel des pays africains et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour cesser son soutien militaire au M23 et retirer ses forces du territoire congolais », a déclaré Fu Cong, ambassadeur de Chine à l’ONU.

Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a également appelé à un « cessez-le-feu immédiat » en RDC. Lors d’un entretien avec le président rwandais Paul Kagame, il a insisté pour que toutes les parties respectent l’intégrité territoriale de la RDC.