Mali : Wagner se retire officiellement et laisse place à l’Africa Corps

Présent au Mali depuis 2021, le groupe paramilitaire russe Wagner met un terme à sa présence dans le pays. Ses effectifs seront en grande partie réintégrés au sein de l’Africa Corps, son successeur direct, qui opère désormais sous l’autorité du ministère russe de la Défense.

Au-delà de l’ingérence russe, le Mali comme les pays de l’alliance du Sahel, Niger et le Burkina Faso, est confronté à l’influence croissante du régime militaire algérien dirigé par le général Saïd Chengriha. Ce dernier chercherait à transformer le nord du Mali en une zone tampon, voire en territoire sous contrôle, au service des intérêts stratégiques d’Alger dans la région.

Depuis l’arrivée au pouvoir du général Assimi Goïta, Bamako s’est résolument tourné vers la Russie, tant sur le plan militaire que politique.

Le départ officiel de Wagner ne marque pas une rupture de cette alliance, mais plutôt une réorganisation. « Officiellement, Wagner arrête sa présence au Mali. Mais l’Africa Corps prend le relais », a déclaré dimanche une source diplomatique basée au Sahel, selon l’AFP.

« L’essentiel du personnel de Wagner au Mali, d’origine russe, sera absorbé par l’Africa Corps et maintenu dans les capitales régionales du Nord ainsi qu’à Bamako ».

Le Mali s’est appuyé sur Wagner pour l’assister dans sa lutte contre les groupes jihadistes, responsables de milliers de morts sur son territoire. Bien que les autorités maliennes n’aient jamais reconnu explicitement la présence de Wagner, elles parlaient officiellement d’ »instructeurs russes ».

Cette décision faisait suite à la détérioration des relations entre Paris et la junte, ainsi qu’à une hostilité croissante de l’opinion publique malienne vis-à-vis de la présence militaire française.

Aujourd’hui, c’est l’Africa Corps qui prend le relais des opérations russes en Afrique, sous coordination directe de Moscou. « Wagner hier ou Africa Corps aujourd’hui, notre interlocuteur reste le même : le pouvoir central en Russie, c’est-à-dire le Kremlin », a souligné une source sécuritaire malienne.

Cette transition intervient dans un contexte de recrudescence des violences jihadistes. L’armée malienne a récemment dû abandonner l’un de ses principaux camps militaires dans le centre du pays, après deux attaques meurtrières imputées à des groupes jihadistes, qui ont coûté la vie à des dizaines de soldats.

Beverly Ochieng, analyste au Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), abonde dans ce sens : « Même si Wagner affirme avoir renforcé les capacités de l’armée malienne, l’Africa Corps devra intensifier les formations et poursuivre le soutien, surtout face à la récente vague d’attaques contre les FAMA (Forces armées maliennes) « .