Soudan : Khartoum accuse Nairobi d’armer les paramilitaires des FSR

Les tensions diplomatiques montent d’un cran entre le Soudan et le Kenya. Mardi, le gouvernement soudanais a accusé Nairobi de favoriser la fragmentation du pays en fournissant un appui logistique et militaire aux Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée régulière depuis avril 2023.

Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères affirme que l’armée a récemment découvert à Khartoum des caches d’armes appartenant aux FSR, contenant des munitions « étiquetées au Kenya ». Des accusations graves qui ravivent les soupçons persistants sur l’implication de puissances étrangères dans ce conflit sanglant.

Plusieurs acteurs régionaux et internationaux sont régulièrement pointés du doigt pour leur soutien aux belligérants. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déjà dénoncé « l’ingérence destructrice » de puissances extérieures alimentant le conflit.

L’Egypte, alliée historique de l’armée soudanaise, a récemment vu son rôle complété par une coopération accrue avec la Turquie, l’Iran et la Russie. En parallèle, Khartoum accuse les Emirats arabes unis d’armer les FSR via des voies détournées passant par le Tchad et la Libye, qui continuent de nier toute implication.

Selon Khartoum, le Kenya aurait servi de relais dans l’acheminement d’équipements militaires émiratis vers les FSR. Le communiqué publié mardi affirme que Nairobi aurait reconnu l’existence de ces livraisons, destinées à permettre aux FSR de s’emparer des ressources naturelles soudanaises et de sécuriser un accès stratégique à la mer Rouge.

Fin février, les FSR avaient annoncé à Nairobi la formation imminente d’un gouvernement rival, déclenchant l’alarme au sein de la communauté internationale, qui redoute un morcellement définitif du pays.

Depuis le déclenchement de la guerre entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, et son ex-adjoint le général Mohamed Hamdane Daglo, commandant des FSR, le Soudan est plongé dans une spirale de violence avec des dizaines de milliers de morts, plus de 13 millions de déplacés, avec un risque  d’éclatement.