Alors qu’elles auraient dues être bouclées en trois jours, les négociations entre les rebelles touaregs qui contrôlent Kidal dans le nord du Mali et le pouvoir malien de Bamako sont entrées dans leur deuxième semaine. Les principaux obstacles aux négociations viennent de Bamako où le pouvoir est soumis à la pression populaire, la population considérant les touaregs comme les déclencheurs de l’actuelle crise.
Un premier projet d’accord avait été proposé par la médiation burkinabè peu après le lancement des négociations le 8 juin dernier. Approuvé par les touaregs, il avait été débattu avant d’être rejeté par les autorités de Bamako. La médiation a alors relancé les consultations qui ont abouti à l’élaboration d’un nouveau projet d’accord. Mais jusqu’à hier soir encore, celui-ci n’avait toujours pas reçu l’approbation de Bamako, qui dit rechercher la défense des intérêts du Mali. Pour le pouvoir malien, la principale réserve à ce projet d’accord vient du cœur même du projet, à savoir la question du désarmement des touaregs. Le projet d’accord prévoit qu’après l’entrée des soldats maliens à Kidal que les touaregs soient cantonnés, le temps de l’organisation de l’élection présidentielle, mais qu’ils conservent leurs armes. Mais du côté de Bamako et d’une bonne partie de la population, qui considèrent que c’est l’insurrection touarègue qui est à l’origine du déploiement l’année passée des islamistes dans le nord du pays, les touaregs doivent être désarmés sitôt les soldats maliens entrés dans Kidal. Cette solution est bien évidemment rejetée par la trentaine de négociateurs touaregs qui représentent le MNLA et le HCUA.
Cette raison de l’intransigeance de Bamako est renforcée par l’élection présidentielle elle-même. Des membres du pouvoir, à commencer par le négociateur malien Tiébilé Dramé lui-même, sont candidats à l’élection. Dans ce contexte, des positions trop conciliantes pourraient desservir leurs ambitions.