En Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA), deuxième formation politique du pays et partenaire clé au sein de la coalition gouvernementale, a annoncé ce samedi son retrait du « dialogue national » initié par le président Cyril Ramaphosa. Cette décision compromet davantage la stabilité du gouvernement d’unité nationale (GNU), à quelques jours du premier anniversaire de sa création.
Lancé le 10 juin par le président Ramaphosa, issu du Congrès national africain (ANC), ce dialogue avait pour ambition de répondre aux graves défis socio-économiques du pays, notamment le chômage massif, l’insécurité et les inégalités persistantes.
Mais la DA, par la voix de son leader John Steenhuisen, a vivement critiqué l’initiative, la qualifiant de « gaspillage de temps et d’argent », et estimant qu’elle ne répond pas concrètement aux urgences nationales.
Le dialogue national doit officiellement débuter à la mi-août, par une convention rassemblant représentants du gouvernement, partis politiques, milieux économiques et syndicats. Une série de consultations populaires suivra, permettant aux citoyens de formuler leurs propositions, lesquelles seront examinées lors d’une deuxième convention prévue en 2026.
Ce retrait intervient dans un contexte de tensions croissantes au sein de la coalition, exacerbées en début de semaine par le limogeage d’un vice-ministre de la DA, évincé par Ramaphosa pour avoir effectué un déplacement non autorisé à l’étranger. Un geste perçu comme une provocation par plusieurs cadres du parti libéral.
Les divergences entre l’ANC et la DA se sont également multipliées ces derniers mois, notamment sur les questions budgétaires et les politiques de lutte contre les inégalités raciales, révélant les fractures profondes qui traversent cette fragile alliance politique.
