France : Un nouveau conseil de défense face à la menace des Frères musulmans

Le président Emmanuel Macron réunira ce lundi un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale à l’Elysée, consacré à la lutte contre « l’entrisme » des Frères musulmans. Une seconde réunion sur ce sujet sensible, après une première tenue fin mai, que le chef de l’État avait jugée insatisfaisante.

Fondée en 1928 en Egypte, cette organisation promeut un islam politique conservateur et a été interdite dans plusieurs pays comme l’Egypte, l’Arabie saoudite ou encore la Jordanie.

En Tunisie, le mouvement des Frères musulmans est représenté par le parti Ennahdha. Initialement fondé sous le nom de Mouvement de la Tendance Islamique en 1981. 

Au Maroc, le mouvement des Frères musulmans est principalement incarné par le Parti de la Justice et du Développement (PJD).

A l’issue de la première rencontre, un rapport confidentiel sur l’influence de la confrérie islamiste avait fuité dans la presse, provoquant l’irritation du président. Celui-ci avait alors demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions concrètes face à ce qu’il considère comme « une menace pour la cohésion nationale ».

Plusieurs ministres participeront à ce conseil, dont Bruno Retailleau (Intérieur), Elisabeth Borne (Education nationale) et Marie Barsacq (Sports). L’Elysée a confirmé la tenue de la réunion sans donner plus de détails.

Le rapport évoqué lors du premier conseil décrivait un islamisme « par le bas », porté par la stratégie d’influence discrète des Frères musulmans, active notamment dans certains quartiers. 

En France, Emmanuel Macron avait appelé à ne pas céder à la paranoïa, tout en reconnaissant des cas « identifiés » d’entrisme. 

De son côté, Bruno Retailleau a proposé une série de mesures principalement administratives : création d’un rôle de coordination du renseignement, mise en place d’un « parquet administratif » et renforcement de la surveillance des structures soupçonnées de liens idéologiques.

Des mesures jugées insuffisantes par Marine Le Pen, qui réclame des actions plus fermes : interdictions, coupures de financements, et lutte frontale contre ce qu’elle qualifie d’ »idéologie totalitaire ».

L’Elysée a indiqué que les décisions prises à l’issue de ce conseil pourraient faire l’objet d’un communiqué officiel.