La France a officiellement mis fin, ce jeudi 17 juillet, à sa présence militaire permanente au Sénégal, scellant la fin de plusieurs décennies de présence ininterrompue en Afrique de l’Ouest et centrale. Une cérémonie solennelle s’est tenue à Dakar, où les autorités françaises ont restitué leurs deux dernières installations militaires au gouvernement sénégalais.
Le général Pascal Ianni, représentant de l’armée française en Afrique, a symboliquement remis les clefs du camp Geille, situé à Ouakam, ainsi que de l’escale aéronautique militaire de l’aéroport de Dakar, au général Mbaye Cissé, chef d’état-major des armées sénégalaises. Ce dernier a salué « un tournant important » dans les relations militaires entre les deux pays, désormais tournées vers un partenariat renouvelé, sans présence permanente.
Ce retrait marque l’aboutissement d’un processus entamé en mars 2025, en accord avec les nouvelles autorités sénégalaises. Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en avril sur un programme de rupture, avait annoncé dès novembre 2024 son intention de mettre fin à toute présence militaire étrangère, au nom de la souveraineté nationale.
La présence militaire française au Sénégal remontait à l’indépendance en 1960, avec des bases héritées de la période coloniale. Jusqu’à récemment, environ 350 militaires français y étaient déployés dans le cadre des Éléments Français au Sénégal (EFS), principalement chargés de la coopération et de la formation.
Ce départ s’inscrit dans un retrait plus large de l’armée française du continent africain, amorcé depuis 2022, dans un contexte de tensions croissantes et de rejet populaire dans plusieurs pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger). Paris conserve encore une base à Djibouti, qu’elle entend utiliser comme plateforme régionale.
La fin de cette présence symbolise un changement profond de paradigme dans les relations franco-africaines. Pour Dakar comme pour Paris, l’heure est désormais à la redéfinition des liens stratégiques, sur un pied d’égalité.
