Afrique : La diplomatie économique américaine en action

Lors de sa rencontre à Washington avec cinq chefs d’Etat africains, le président américain Donald Trump a affiché son ambition : rompre avec la logique d’assistance pour privilégier une approche commerciale dans les relations entre les Etats-Unis et l’Afrique.

En réponse, les dirigeants africains ont mis sur la table des ressources stratégiques comme le manganèse, l’uranium ou encore le lithium. Le président sénégalais a même tenté une approche plus personnelle en invitant Trump à construire un parcours de golf au Sénégal, misant sur sa passion bien connue. Malgré ces gestes, l’inquiétude reste vive sur le continent face à cette nouvelle orientation américaine.

Après avoir drastiquement réduit l’aide étrangère notamment en fermant l’agence USAID, qui avait distribué plus de 12 milliards de dollars d’aide humanitaire en 2024, l’administration Trump défend désormais une stratégie de « diplomatie commerciale ». L’aide humanitaire cède la place aux investissements.

« C’est désormais notre politique officielle pour l’Afrique », a affirmé Troy Fitrell, principal diplomate américain pour le continent, en mai à Abidjan. Désormais, les ambassadeurs seront jugés sur leur capacité à soutenir les entreprises locales, défendre les intérêts commerciaux américains et faciliter la signature de contrats.

L’Afrique représente aujourd’hui moins de 1 % du commerce extérieur américain. Mais pour Fitrell, il s’agit du « plus grand marché inexploité du monde », avec une capacité d’achat estimée à plus de 16 000 milliards de dollars d’ici 2050.

L’administration Trump revendique déjà des résultats : 33 accords commerciaux totalisant 6 milliards de dollars signés en 100 jours, et 2,5 milliards supplémentaires annoncés lors du sommet Etats Unis et Afrique en juin. Les projets concernent l’agroalimentaire, l’énergie, le numérique et le tourisme dans plusieurs pays africains.

Reste en suspens l’avenir de la loi AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui facilite l’accès sans taxe à près de 2 000 produits africains sur le marché américain. Le programme expire en septembre, et aucun renouvellement n’a encore été annoncé.