Soudan : L’Egypte met en place des trains gratuits pour le retour des réfugiés soudanais

A la gare centrale du Caire, les quais débordent de familles soudanaises venues embarquer pour un voyage à sens unique : le retour au pays. Poussés par des conditions de vie de plus en plus difficiles en Egypte, des centaines de réfugiés affluent chaque semaine pour monter à bord de trains gratuits affrétés par les autorités égyptiennes. Direction : Assouan, dans le sud du pays, avant de poursuivre en bus jusqu’à la frontière soudanaise.

Lundi dernier, environ 850 personnes ont ainsi pris part à ce programme de retour volontaire, mis en œuvre conjointement par les Chemins de fer nationaux égyptiens et les Industries de défense soudanaises. Une opération humanitaire dans un contexte où les départs, paradoxalement, ne s’arrêtent pas : selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 65 000 Soudanais ont traversé la frontière tchadienne en un peu plus d’un mois, soit environ 1 400 personnes par jour.

Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par une guerre civile qui oppose le général Abdel Fattah al-Burhan, à la tête de l’armée régulière, à Mohamed Hamdan Daglo, chef des Forces de soutien rapide (RSF). Ce conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 14 millions de personnes, dans ce que les Nations unies qualifient désormais de « pire crise humanitaire au monde ».

Pour les 1,5 million de réfugiés installés en Egypte, la perspective du retour est souvent dictée par nécessité plus que par espoir. Bien que l’Egypte ait accueilli massivement les Soudanais depuis le début du conflit, beaucoup vivent aujourd’hui dans des conditions précaires, avec un accès restreint au marché du travail, des services publics saturés, des loyers en forte hausse et une crise économique qui ne les épargne pas.