Depuis plusieurs mois, les rebelles touaregs du Front de Libération de l’Azawad (FLA) adoptent des tactiques inspirées du conflit ukrainien pour attaquer l’armée malienne et les forces russes de l’Africa Corps, actives dans le nord du Mali, près de la frontière algérienne. Leur porte-parole, Mohamed Elmaouloud Ramadane, justifie leur rapprochement avec l’Ukraine par une opposition commune à la Russie.
En juillet, le renseignement ukrainien aurait fourni des informations aux rebelles pour une attaque meurtrière à Tinzaouatène, près de l’Algérie. L’opération, menée avec des jihadistes, aurait causé la mort de dizaines de soldats maliens et de mercenaires russes.
Ce soutien ukrainien, selon certains analystes, visait à montrer la capacité de Kiev à frapper Moscou jusque sur le continent africain. Mais il a provoqué une rupture diplomatique : le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont coupé leurs liens avec Kiev, accusée d’armer les séparatistes. A l’ONU, Bamako a dénoncé une collusion entre l’Ukraine et les groupes terroristes sahéliens.
Les autorités maliennes soupçonnent aussi l’Algérie de fermer les yeux sur les mouvements du FLA à sa frontière sud, voire de tolérer certaines de leurs bases sur son territoire.
Selon des experts, le FLA utilise des drones explosifs, souvent pilotés par casques de réalité virtuelle, pour viser les forces maliennes et russes. Les rebelles utiliseraient également des drones à fibre optique, difficiles à brouiller, et des leurres chars gonflables, techniques empruntées à l’armée ukrainienne.
Le groupe jihadiste JNIM, affilié à Al-Qaïda, emploie également des drones explosifs, accentuant la complexité du conflit dans le nord du Mali, où s’entrecroisent tactiques ukrainiennes, influence russe et implication algérienne.
