L’armée nigériane a annoncé dimanche la fermeture d’une partie de la frontière avec le Cameroun dans le but de bloquer le déplacement des insurgés et des bandes criminelles, principalement les islamistes de la secte Boko Haram.
La mesure est effective depuis lundi dernier, selon le général Rogers Iben Nicholas, le plus haut commandant militaire de l’Etat de l’Adamawa et mobilise l’armée, la police ainsi que d’autres services de sécurité tels que la douane ou les services d’immigration. Elle concerne plusieurs centaines de kilomètres de frontières dans l’Etat d’Adanawa, l’un des trois Etats du Nord-Est du pays à être placé sous état d’urgence depuis le lancement par l’armée d’une offensive de grande ampleur contre l’insurrection islamiste. Le Nigéria estime que celle-ci dispose de bases-arrières dans des régions peu peuplées de ses voisins, plus précisément le Cameroun, le Tchad et le Niger.
C’est ainsi que, selon les autorités nigérianes, Boko Haram aurait continué de mener des attaques sanglantes dans le Nord-est du pays et échapper aux poursuites de l’armée. Depuis le début de l’année, et malgré l’état d’urgence, les attaques sanglantes de Boko Haram ont fait plus de 300 morts. Bien qu’elle ait été moins touché par les violences que ses Etats voisins de Borno et de Yobe, l’armée nigériane a concentré la fermeture de ses frontières dans l’Etat de l’Adamawa qui possède des axes routiers stratégiques utilisés par les insurgés.
Le Nigéria partage environ 2 000 kilomètres de frontières avec le Cameroun, de l’Etat de Borno jusqu’à la région du Delta du Niger dans le sud, mais cela n’empêchera pas les centaines de kilomètres fermés d’avoir un impact sur les commerçants et les habitants de la région.