Des sources émanant de la Misca, la force d’intervention africaine en Centrafrique, ont rapporté la mort dimanche de deux soldats tchadiens dans un quartier à majorité chrétienne de Bangui. La situation dans le pays est plus que jamais au bord de l’explosion alors que l’Union européenne tarde à préciser les moyens de la force qu’elle prévoit dépêcher au pays.
Les soldats tchadiens ont été attaqués alors qu’ils se déplaçaient à pied dans le quartier « Combattant » où ils n’avaient pourtant pas le droit de s’y rendre. Un autre soldat tchadien a été grièvement blessé lundi au cours de nouveaux accrochages. Samedi, dans le même quartier, un véhicule avec à son bord trois civils musulmans, a été stoppé par une foule en colère qui a ensuite exécuté les passagers.
La Misca est confrontée à un autre problème de taille. Non loin du quartier « Combattant » se situe un camp de déplacés qui abrite plus de 100 000 chrétiens et au sein duquel circulent des armes, des munitions et des grenades. Malgré la pression subie par la population musulmane de la part de certaines milices armées, le général Francisco Soriano, commandant la mission française Sangaris en Centrafrique, se refuse de parler de nettoyage ethnique comme l’avaient évoqué plusieurs Organisations non gouvernementales.
Pour soutenir la mission africaine, l’UE a décidé la mise sur pied de la force Eufor-RCA, placée sous l’égide de son état-major et dont l’effectif sera compris entre 500 et 1 000 hommes.Mais la procédure traîne encore, du fait que les propositions des autorités politiques européennes sont soumises à l’approbation de leurs Parlements respectifs.