Le gouvernement tchadien a lancé jeudi un appel à l’aide internationale pour les milliers de Nigérians réfugiés dans la région du lac Tchad, fuyant les attaques du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigéria.
Le Premier ministre tchadien, Kalzeubet Pahimi, a indiqué qu’environ 2000 Nigérians et 500 Tchadiens avaient trouvé refuge en territoire tchadien la semaine dernière, s’ajoutant aux mille Nigérians arrivés quelques mois plus tôt.
Pour sa part, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a indiqué que les agences onusiennes, la Croix-Rouge tchadienne ainsi que d’autres organisations humanitaires ont mené cette semaine une mission d’évaluation dans les camps des réfugiés qui ont pu recevoir des provisions, en l’occurrence du savon, des bâches, des biscuits, et autres biens. « Suites aux attaques de Boko Haram contre cinq villages le long de la frontière tchado-nigériane entre le 28 et le 30 décembre dernier, la situation humanitaire s’est détériorée », a indiqué le responsable du HCR, précisant que « le nombre total des réfugiés nigérians au Tchad s’estimait désormais à plus de 5000 ».
Le groupe islamiste Boko Haram mène depuis cinq ans une insurrection dans le nord-est du Nigéria, où il ambitionne d’établir un Califat. Les attaques de ce groupe armé se sont multipliées depuis l’année dernière après que le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans les trois États les plus touchés.
Les islamistes nigérians ont également multiplié leurs incursions en territoires camerounais et tchadien. Depuis, le président tchadien a renforcé la sécurité frontalière et ne cesse de soutenir les pourparlers entre le gouvernement nigérian et les insurgés de Boko Haram. De même, le Cameroun a déployé un important effectif de son armée dans le nord du pays, afin de freiner l’avancée des islamistes nigérians.