La chaîne de télévision Al Nidaa a annoncé que son siège à Tripoli avait été la cible ce vendredi de deux tirs de roquettes RPG. La chaîne de télévision privée est proche des milices islamistes qui contrôlent la capitale libyenne.
Après son communiqué, la chaîne de télévision a diffusé des images montrant les dégâts infligées par les roquettes à l’entrée et sur la façade de l’immeuble, mais aucune victime n’est à déplorer. La chaîne de télévision précise cependant qu’elle continuerait à fonctionner. L’attaque n’a pas été revendiquée pour le moment mais les coupables semblent tout désignés. Alors que le pays est déchiré entre les pro-islamistes et ceux favorables au gouvernement reconnu par la communauté internationale, la chaîne Al Nidaa est considérée comme proche des autorités parallèles installées par « Fajr Libya », une coalition hétéroclite de milices notamment islamistes qui a pris le contrôle de la capitale libyenne en août dernier. Face à leur offensive, le gouvernement et le Parlement élu reconnus par la communauté internationale ont été contraints de se retirer dans la ville de Tobrouk, dans l’est libyen.
Dans ce pays en plein chaos, l’attaque contre la chaîne de télévision Al Nidaa n’est que le dernier épisode d’un cycle continu de violences. Pas plus tard que la semaine dernière, l’hôtel qui abrite le siège provisoire du Parlement à Tobrouk avait été la cible d’un attentat suicide qui avait fait plusieurs blessés. Les combats entre les milices islamistes et les forces pro-gouvernementales secouent plusieurs villes du pays sans que l’espoir d’une sortie de crise ne pointe à l’horizon. Les Nations unies ne sont toujours pas parvenues à instaurer un dialogue entre les parties en conflit dans le pays. Une réunion de dialogue prévue lundi dernier a été reportée. Le chef de la mission de l’ONU en Libye Bernardino Leon a rencontré hier jeudi pour la première fois le général libyen à la retraite Khalifa Haftar dont les forces de sécurité combattent depuis plusieurs mois les islamistes à Benghazi.