Amnesty International a publié ce lundi un rapport intitulé « La Libye est en pleine cruauté » qui épingle la « cruauté » ainsi que les violences auxquelles les migrants installés en Libye ou transitant par ce pays sont confrontés dans les raisons des dangereuses traversées de la Méditerranée à l’origine de tellement de naufrages ces derniers mois.
Les migrants en Libye se retrouvent dans une condition épouvantable. Les victimes de ces mauvais traitements sont autant les réfugiés fuyant l’Afrique, la Syrie ou d’autres zones de conflit, que les communautés de migrants vivant et travaillant depuis des années dans le pays. Amnesty International a recueilli le témoignage d’un chrétien du Nigéria qui avait été enlevé et violenté à plusieurs reprises par un groupe armé à Zouara en raison de sa religion. Des femmes ont fait état d’abus sexuels. Amnesty International dénonce également l’enfermement des clandestins dans des centres de rétention en Libye dans d’horribles conditions. Des responsables libyens ont rapporté l’existence de 16 centres de détention à travers le pays qui abritent 7 000 migrants, arrêtés pour entrée illégale ou tentant de prendre la mer pour l’Europe, en attendant leur expulsion. Les conflits armés et le chaos dans lequel est tombé le pays où deux gouvernements et deux parlements se disputent le pouvoir ont laissé les mains libres aux passeurs sans scrupules qui profitent de ces migrants qui n’ont aucun moyen légal pour fuir ou pour rechercher la sécurité.
C’est ainsi que dans son rapport, Amnesty International exhorte l’Union européenne à lutter contre les passeurs tout en déployant des navires de sauvetage supplémentaires en Méditerranée. Elle appelle également les pays voisins de la Libye, à savoir la Tunisie et l’Egypte, à assouplir les restrictions à leurs frontières avec la Libye pour offrir un abri aux migrants.