Une embuscade de la rébellion à dominante touarègue hier lundi dans le nord du Mali a coûté la vie à neuf militaires maliens. Elle fragilise un peu plus encore l’accord de paix dont la signature est prévue pour le 15 mai prochain.
D’après les détails communiqués par le ministère malien de la Défense, les militaires attaqués faisaient partie d’une mission de ravitaillement en provenance de Goundam, près de la localité de Tin Telout, et qui se dirigeait vers Tombouctou. Leurs assaillants sont des « éléments du CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) ». Le responsable d’une ONG de Tombouctou a rapporté que deux véhicules de l’armée malienne avaient été brûlés et que les rebelles avaient également perdu un véhicule. Le bilan officiel de Bamako fait état de quatorze blessés en plus des neuf tués. L’attaque a été vivement condamnée par le chef de la Minusma, la Mission des Nations unies au Mali. Après de multiples incidents de ce genre ces deux dernières semaines, cette dernière attaque pourrait s’avérer fatal pour les espoirs placés dans l’accord de paix qui doit être signé le 15 mai prochain. La rébellion a riposté par plusieurs attaques à la prise le 27 avril dernier par des groupes pro-gouvernementaux de ses positions à Ménaka, dans le nord-est du pays, près de la frontière nigérienne.
L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali a été paraphé le 1er avril à Alger par le camp gouvernemental. Malgré le rejet de leur demande d’amendements, certains représentants du CMA avaient apporté une lueur d’espoir en annonçant leur intention de parapher l’accord. Mais les évènements à Ménaka le lendemain et la détérioration de la situation qui a suivi rendent l’espoir d’un accord cette semaine plus illusoire que jamais.