Selon un communiqué rendu public mercredi par Human Rights Watch (HRW), le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a eu recours à la torture dans ses centres de détention situés dans l’est de ce pays nord-africain.
« Le gouvernement et ses forces alliées sont responsables de détentions arbitraires généralisées, d’actes de torture et d’autres mauvais traitements dans les lieux de détention qu’ils contrôlent dans l’est du pays », a mentionné cette ONG de défense des droits de l’Homme dans son communiqué. HRW a précisé avoir effectué des visites, en janvier et avril, de certains centres de détention situés dans les villes d’al-Baïda et de Benghazi (est) et placés sous le contrôle de l’armée régulière et sous tutelle des ministères libyens de la Justice et de l’Intérieur. Ce qui a permis à cette ONG internationale de mener des entretiens individuels hors surveillance avec 73 détenus. Bon nombre de ces derniers ont rapporté que les personnes en charge des interrogatoires les avaient poussés par la torture à « avouer » des crimes graves. De l’avis de Sarah Leah Whitson, directrice du département Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW, « les ministres du gouvernement libyen, les commandants militaires et les directeurs de prison devraient immédiatement annoncer une politique de tolérance zéro à l’égard de la torture », a-t-elle estimé. Par ailleurs, l’ensemble des détenus interrogés ont affirmé ne pas avoir eu accès à des avocats, comme indiqué sur le communiqué de l’ONG. Toujours selon la même source, ils ont déclaré n’avoir pas comparu devant un juge, ni été formellement notifié de leur accusation malgré plusieurs mois de détention. Ces détenus ont aussi rapporté le décès de deux d’entre eux après qu’ils aient été torturés.
Le communiqué souligne, par ailleurs, que, du lot des détenus interrogés, faisaient partie des personnes « soupçonnées de terrorisme ou d’appartenance à des groupes extrémistes comme l’Etat Islamique (EI) et Ansar Al-Charia ».