De nombreux experts s’accordent à dire que, si le groupe terroriste a multiplié ces dernières semaines les attaques, et sur plusieurs fronts à la fois, Boko Haram serait malgré tout sensiblement affaibli après les coups sévères que lui a infligés la coalition régionale mise sur pied contre lui.
Ce mois de juillet 2015 pourrait être un mois tristement record en termes de victimes des attaques de Boko Haram au Nigéria. Entre le 1er et le 3 juillet, les attaques attribuées aux islamistes ont fait plus de 200 morts, dont près de 150 en une seule journée. Durant les deux premières semaines de ce mois, les islamistes ont fait plus de victimes que la moyenne des douze précédents mois, soit au moins 338, sans compter les victimes des attaques au Tchad, au Niger et au Cameroun. Cette recrudescence remarquable des attaques est d’autant plus déroutante que les mois d’avril et de mai avaient été les moins meurtriers depuis novembre 2014.
Cette multiplication des attaques, notamment suicides, est riche en enseignements. Principalement, elle montre que, après gagné en envergure au point de pouvoir affronter sans crainte l’armée nigériane en bataille rangée, les combattants de Boko sont revenus à la stratégie d’une guerre asymétrique. Les terroristes ne sont visiblement pas en mesure de se heurter face-à-face à la coalition régionale formée les armées du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Nigéria qui lui ont infligé de lourdes pertes depuis quelques mois.
Pour les experts, à travers ses attaques de plus en plus nombreuses, Boko Haram veut simplement montrer qu’il est en mesure de livrer bataille sur plusieurs fronts. Mais il est peu probable que le groupe poursuive ses attaques à ce rythme très longtemps car elles pourraient épuiser ses ressources. La coalition régionale poursuit ses efforts et pourrait bientôt bénéficier d’un soutien plus concret des Etats-Unis. Le président Muhammadu Buhari a été invité à rencontrer son homologue américain Barack Obama le 20 juillet prochain à Washington.