Soucieux de faire barrage aux mouvements des groupes terroristes qui sévissent dans la région, le Mali et le Cameroun ont décidé, d’un commun accord, de réinstaurer le visa pour les ressortissants respectifs des deux pays.
Cette mesure, entrée en vigueur le 8 septembre, au lendemain de la visite à Yaoundé du ministre malien des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop, met fin à plus d’un demi-siècle de libre circulation des personnes et des biens entre les deux Etats.
Selon un communiqué du ministère malien des Affaires Etrangères, la nouvelle mesure «se justifie par le contexte sécuritaire actuel, afin de lutter contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme ambiant en Afrique subsaharienne, entretenu notamment par les mouvements ou groupes terroristes comme Boko Haram, Ançardine, MUJAO, AQMI ».
De son côté, le chef de la diplomatie camerounaise Moukoko Mbodjo a expliqué que cette révision de la Convention d’exemption, initiée en 1964 par les présidents malien, Modibo Keita et camerounais Ahmadou Ahidjo, s’inscrit également dans le cadre des engagements pris par le Cameroun. Ceci, particulièrement au niveau de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, dans le but de contrôler les flux migratoires, à destination de certains pays de la CEMAC.
La nouvelle mesure, obligatoire, reste toutefois gratuite pour tous les requérants, l’objectif étant d’améliorer le contrôle des déplacements entre les deux pays.
La mise en œuvre du nouvel accord, selon la même source, prévoit en outre, l’ouverture d’un Consulat du Cameroun à Bamako et le transfert du Consulat Général du Mali de Douala à Yaoundé.
Selon les estimations du ministère camerounais des Relations Extérieures, environ 20.000 maliens vivent actuellement au Cameroun, alors que quelque 4.000 Camerounais résident au Mali.