Les candidats tunisiens au djihad utilisent désormais les pays maghrébins, notamment l’Algérie, comme base de départ pour rejoindre les rangs de Daech en Syrie et en Irak, selon un rapport publié par l’organisation des Nations Unies.
Alors qu’ils transitaient auparavant, essentiellement via la Turquie, les djihadistes tunisiens optent à présent pour les pays voisins, en raison de la proximité et de l’exemption de visa dont ils bénéficient.
Malgré l’état d’urgence instauré dans le pays et les mesures de sécurité mises en place, les tunisiens parviennent encore à passer en Algérie pour aller grossir les rangs de Daech. Le tour de vis sécuritaire et l’accroissement du contrôle sur le territoire tunisien et le long des frontières, particulièrement après les attentats terroristes du Bardo et de Sousse, ne sont pas assez dissuasifs pour les volontaires en partance pour le djihad.
Par ailleurs, selon le syndicaliste tunisien Habib Rachdi, secrétaire général de l’association Mourakib, quelque mille tunisiens ayant fait allégeance à l’Etat Islamique, seraient sur le point de rentrer en Tunisie.
Ils rejoindraient les groupements terroristes actifs dans le Mont Chaambi et autres régions montagneuses, avec l’objectif de perpétrer des attentats, aussi bien en territoire tunisien que dans les pays limitrophes.
En 2014 déjà, un précédent rapport des Nations Unies avait évalué à 25.000 le nombre de personnes ayant quitté leur pays pour gagner la Syrie, ou d’autres zones de conflit. Avec quelque 6000 combattants, les tunisiens constitueraient le contingent le plus élevé des effectifs de l’organisation terroriste autoproclamée Etat islamique en Irak et en Syrie.